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jeudi 12 août 2010

Culture et tourisme :le grand dilemme

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Les visions sur les cultures du monde ne sont plus ce qu’elles étaient il y a un demi-siècle lors des premiers pas de notre pays dans l’industrie touristique. Le concept de « folklore –spectacle » qui a longtemps prévalu, ne peut plus correspondre à l’attente d’une clientèle qui a les yeux rivés sur toute les fenêtres qu’offre l’espace audiovisuel satellitaire ainsi que sur la toile du web.
Un grand nombre de cinéastes et documentaristes étrangers qui tournent en Tunisie, parviennent à capturer des images qui sont plus proches de notre moi et plus attrayantes que l’offre d’un marché du tourisme souvent entravé par le manque d’imagination d’une part, et les convictions dépassées.
Si la distraction aujourd’hui, demeure pour le touriste un objectif non négligeable, il n’en demeure pas moins pour lui, que le fait de faire le plein d’images fixes et animées soit un objectif de satisfaction qu’il partagera avec d’autre personne afin d’affirmer sa connaissance du monde en même temps que son « avoir fait » ou son « être allé » à tel ou tel pays. Cette affirmation n’est autre qu’une autre façon de se construire une image positive à travers d’autres images qu’il a jugées positives également.
Par ailleurs, toute stratégie touristique se doit de définir les critères contribuant au renforcement de la destination par des traits d’images qui devraient correspondre à des composantes d’une « image de soi » gratifiante et par conséquent assumée.
L'art et la culture en général et dans l’industrie du tourisme en particulier, sont écartelés aujourd’hui, entre deux tendances :
· D’une part les stratégies de « merchandising » qui ont tendance à en faire un produit du commerce comme les autres, que certain sociologues qualifient de « culture surgelée » où l’artiste est relégué au rôle de bouffon et d’amuseur public.
· D’autre part, l’attente générale, consciente ou inconsciente d’un art et d’une culture de « Qualité » en tant qu’expression humaine individuelle ou collective, traduisant des émotions, des sentiments ainsi qu’une pensée, capable de construire une mémoire et une identité dans laquelle les cultures patrimoniales occupent une place remarquable.
Si la première tendance fait appel à de puissantes ressources financières, industrielles et scénaristiques, participant fortement au développement de la «société du spectacle », nonobstant, difficilement accessible aux pays du sud, la seconde par contre, constitue un gisement inépuisable d’offre d’images, d’imaginaire et de rapprochement entre des individus d’origines diverses, capables de vivre une altérité qui rassemble plutôt qu’une suspicieuse et conflictuelle, dans un monde fortement traumatisé.
Face à une tendance qui vise la création d’une mémoire collective artificielle et aplatie, une expérience personnelle par procuration et une création/consommation culturelle de type fast food, les cultures traditionnelles et patrimoniales favorisent une diversité conviviale, une curiosité saine et une découverte de soi et de l’autre, ainsi qu’une formulation d’une identité culturelle qui :
· renvoie une image de soi vers soi et vers l’autre,
· expose une façon d’être et de vivre tant avec ses semblables qu’avec l’autre.
· traduit une vision du monde se référant à un vécu collectif et réel.