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mardi 18 novembre 2014

Bonnes feuilles de mon livre:" La Saga du mézoued en Tunisie"





Mezoued «Makhzen» et mézoued «Siba»:

            L’expression poétique et musicale a été de tout temps, une des formes de prédilection de la société –par l’entremise de ses chansonniers- d’exprimer sa contestation face a l’injustice, aux excès et abus du pouvoir et de ses représentants; cette contestations prenait des formes diverses sous forme de pamphlets, de chansons satiriques ou symboliques que se transmettaient dans la tradition orale ou, par voie de presse depuis le début du XXème  avec l’apparition des journaux satiriques. La mémoire collective a conservé plusieurs poèmes  De A. Kefi qu’il publiait régulièrement sur les colonnes du Journal «Ezzahou» dans les années 20 ou ceux de M. S. Sassi, H. Ben Slimane, H. Abdellatif, F. Tlich etc… poèmes que reprenaient les chansonniers des places publiques de Bab Menara, Halfaouine, Souk el Aasr ou bien dans souks hebdomadaires de l’intérieur.

            Ce trait frondeur et nabbar –dirait-on aujourd’hui-; n’avait aucune raison de disparaître avec l’indépendance, ni des journaux ni chez les chansonniers, bien au contraire, le souffle de liberté qu’avait porté le recouvrement de la souveraineté était tel qui tout était permis en apparence, seulement voila que cette souveraineté s’est accompagnée de querelles schismatiques au sein même du mouvement national, ce qui a ouvert la porte aux tendances autoritaires et liberticides  qui vont se traduire par une mise au pas de toutes les formes d’expressions.  Ceux de ma génération se rappellent certainement les déboires vécus par le chansonnier satirique Salah Khemissi à la suite du détournement de la chanson « Jab Ennasr we ja».

Radio et journaux furent encadrés, censure et autocensure sont devenus une règle de conduite.est devenu une règle de conduite. Le milieu de la musique ne pouvait échapper à cette règle soit par la fonctionnarisation des musiciens, chanteurs et autres poètes paroliers, ou par des réglementations administratives imposant la carte professionnelle à tout musicien y compris les mezaoudis, tabbels zakkars danseuses etc…

Parallèlement à la dissolution des Habous, les confréries soufis et autres soulamias étaient elles aussi être soit récupérées politiquement soit mises en sourdine.

Au vue de l’intérêt que manifestait Bourguiba aux arts populaires poésie et musique, rapidement les instances culturelles officielles vont prendre conscience de l’importance des expressions populaires, ainsi, des politiques en conséquence vont être mises en place se traduisant par la création de la troupe nationale des arts populaires,  et le festival International des arts populaires sous la supervision omniprésente de  Salah el Mahdi.  et encadrée par des maîtres de ballet des pays de l’est.

Un mézoued politiquement correct allait voir le jour; l’équipe qui en avait la charge est constitué des hommes jouissant de la confiance totale de Salah El Mahdi: Jaloul Osman, (qui avait la charge de la troupe) au Mezoued, Hattab Jouini; à la percussion et Mokhtar Slama, à la zokra.

La collaboration entre Salah el Mahdi et Jaloul ( Abderrazak de son vrai prénom) Osman Commence avec l’enregistrement de deux chansons à la gloire de Bourguiba: Sayed Lassiyed, écrite par Mahmoud Bourguiba et ya rayes erryas. Ya ménajjina1.

Né à Tunis en 1935, Osman prête un intérêt précoce aux différents rituels confrériques de la ville de Tunis, il rejoint la Rachidia à la fin des années 50, pour acquérir une formation musicale auprès des maitres M. Triki; S. Mahdi, Bonora et Cheikh K. Ternane.

Il étudie la musique au conservateur national de musique et à l’école normale d’instituteurs.

Excellent joueur de Mézoued et de dundefa, Jaloul Osmane participe à plusieurs manifestations et évènements  internationaux tout au long de sa carrière, il collabore notamment à la réalisation du disque Noon in Tunisia2  de George Gruntz d’une durée de 31 mn , sous la direction (côté tunisien) de Salah El Mahdi (Nay) et avec Mokhtar Slama (Zokra) et Hattab Jouini (Percussion).

Mezaoudi en dehors de la faune bigarrée du milieu du Mezoued, J. Osman faisait partie des structures du ministère de la culture telle la commission d’octroi des cartes professionnelles artistiques, ou comme membre des différents jury nationaux et internationaux, ainsi que dans la commission préparatoire pour la création d Centre des musiques arabes et méditerranéennes (Ennejma Ezzahra).

Il est resté longtemps  expert et conseiller auprès du CMAM pour les travaux de collecte sur le terrain des différents enregistrements des musiques traditionnelles.
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 1 -Etant donné que nous n’avions pas pu rencontrer J. Osman, certaines sources confirment sa participation au mézoued dans ces chansons, alors que d’autres m’ont affirmé que celui qui a réellement joué n’est autre que le fameux Khatoui Bouokkez.
2 -Disques Saba 1967. George Gruntz avec: Sahib Shihab ;Eberhard Weber ; Daniel Humair ;- Jean Luc Ponty

dimanche 10 janvier 2010

Incendie de la bibliothèque d'IBLA: Un pan de notre mémoire récente réduit en cendre

J'ai l'habitude de répéter, à chaque fois qu'un vieux poète, narrateur ou artisan disparaissait, que c'est une bibliothèque qui est réduite en cendre. La non consignation par l'écrit ou par l'image et le son de la mémoire portée par ces gens nous prive du savoir et des informations qu'ils ont accumulé des années durant.
Aujourd'hui, une vague de tristesse me submerge car il s'agit bien d'une bibliothèque qui est réduite en cendre. Le feu à ravagé le papier, les reliures, les enluminures, les fichiers, les murs, les tables, le souffle des hommes et des femmes qui y ont vécu des années depuis 1929 et ceux qui depuis des dizaines d'années s'y rendaient régulièrement ou épisodiquement pour y puiser le savoir et les informations que renfermaient les ouvrages qui s'y trouvaient.
IBLA, les initiales de l'Institut des Belles Lettres Arabes de Tunis sis à la rue Jamâa El Hwa donnant sur la place du leader, est devenu avec le temps une déstinations incontournable à grand nombres de chercheurs ou diléttantes avide de vieux livres rares et de sources de savoir. Ibla a été la proie des flammes en plein jour en quelques heures tout a été réduit en cendre, le matériel et l'immatériel.
Je suis triste car celà fait partie de ma mémoire, enfant déja je connaissait l'endroit, notre maison à la rue du fleuve n'était qu'à quelques minute de l'institut, qui n'était qu'à quelques mètre du domicile de Si lahbib Bourguiba.
Le sinistre s'est aggravé en drame avec la mort du père Batista.
Le livre, la lécture et la mémoire sont en deuil en ce jour, le pire c'est que celà n'est rien d'autre qu'un fait divers sur les journaux du fait de l'absence d'échos sur la planate web, blogo facebook et compagnie.... C'est bien un signe des temps de la médiocrité.