Première partie
La question nationale ou bien celle de
« l’unité Nationale » est bien le nœud gordien de notre histoire
contemporaine (مربط الفرس) . Les formations politiques qui auraient pu revendiquer le mot d’ordre
de l’Unité Nationale ( الوحدة الوطنية), ne sont pas légion en Tunisie, que dire alors des trois partis qui
constituent la Troïka ? La question nationale à toujours représenté la
pomme de discorde entre composantes du mouvement national (Néo-Destouriens,
« archéos », nationalistes arabes et communistes) particulièrement au
lendemain de l’indépendance.
Le slogan a toujours porté en lui les germes
d’une tendance hégémonique qui ne pouvait déboucher que sur une forme de
« Totalitarisme » d’un courant sur les autres ; car il portait –
et probablement encore- sur le constat d’une lecture/interprétation d’une
Histoire et non d’une ou des résultantes de l’histoire dans sa globalité.
L’incapacité de se libérer de l’approche
subjective de la "Tunisianité", l’arabité, l’islamité, l’amazighité,
l’africanité, etc… par une démarche d’inventaire scientifique d’état des lieux et
indépendant des politiques (hommes et courants), a fourvoyé la question dans
les enjeux politicards immédiats pour en faire un instrument de discorde
(Fitna) au lieu d’être un ciment
fédérateur enrichissant et rassembleur.
1-
La fitna: Est-ce
une fatalité de l’histoire ou une déformation congénitale ?
Notre histoire large dans le sens islamique
ainsi que celle locale "ifriqiyenne" sont jalonnées de discordes et de fitnas au
point que cette donnée devienne un système permettant aux gouvernants de mieux
assoir leur hégémonie et leur pouvoir totalitaire.
De loin, dans la nuit des temps, la mémoire
collective a gardé enfoui dans le conscient et l'inconscient ce grand schisme
qui a traversé l'Ifriqiya divisant à la fois l'espace tribal ainsi que celui
urbain en deux clans farouchement ennemis, et se transmettant et accumulant
génération après génération des inimitées anciennes et toujours renouvelées et
mises à jour: il s'agit du "mythique" Sof[1]
contre Sof ou rang contre rang le sof Youssef et le sof Chadded, Cette
confrontation permanente dont on ne trouve nulle part les origines historiques
fût habilement entretenue par les différentes "dynasties" levantines qui ont succédé après près d'un siècle de prises
ibéro-ottomanes à la suite de l'effondrement des Hafsides.
A mon avis la première esquisse de l'état tunisien se concrétise avec La
dynastie fondée par Omar abu Hafs Al Hintati de son vrai nom Amazigh Faska
O'mzal Inti. Une dynastie qui s'installe pendant trois siècles et demi après
plus d'un siècle de chaos et d'absence de pouvoir conséquence de l'invasion
hilalienne. Une sorte de communion identitaire va s'installer entre ces princes
Masmoudas originaires du haut atlas et les habitants d'une Ifriqiya en pleine mutation
et métamorphose ethnique linguistique culturelle et spirituelle. C'est autour
du rite sunnite malékite au prix d'une lutte farouche contre la minorité –Amazigh
elle aussi- Ibâdite qui va être confiné dans les ilots du Neffoussa au sud est,
de Jerba et des oasis de la province de castillia (Le zaab).
Est-ce
le fait du hasard que l'effondrement des Hafsides corresponde à la fin du 15ème
siècle ( La chute de Grenade, la decouverte des Amériques…)et le début de ce
qui est convenu d'appeler les temps modernes? Mais là c'est une autre Histoire.
A suivre
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