dimanche 4 août 2013

Unité Nationale, parlons en.






Première partie

La question nationale ou bien celle de « l’unité Nationale » est bien le nœud gordien de notre histoire contemporaine (مربط الفرس) . Les formations politiques qui auraient pu revendiquer le mot d’ordre de l’Unité Nationale ( الوحدة الوطنية), ne sont pas légion en Tunisie, que dire alors des trois partis qui constituent la Troïka ? La question nationale à toujours représenté la pomme de discorde entre composantes du mouvement national (Néo-Destouriens, « archéos », nationalistes arabes et communistes) particulièrement au lendemain de l’indépendance.

Le slogan a toujours porté en lui les germes d’une tendance hégémonique qui ne pouvait déboucher que sur une forme de « Totalitarisme » d’un courant sur les autres ; car il portait – et probablement encore- sur le constat d’une lecture/interprétation d’une Histoire et non d’une ou des résultantes de l’histoire dans sa globalité.

L’incapacité de se libérer de l’approche subjective de la "Tunisianité", l’arabité, l’islamité, l’amazighité, l’africanité, etc… par une démarche d’inventaire scientifique d’état des lieux et indépendant des politiques (hommes et courants), a fourvoyé la question dans les enjeux politicards immédiats pour en faire un instrument de discorde (Fitna) au lieu d’être un ciment  fédérateur enrichissant et rassembleur.

1-      La fitna: Est-ce une fatalité de l’histoire ou une déformation congénitale ?

Notre histoire large dans le sens islamique ainsi que celle locale "ifriqiyenne"  sont jalonnées de discordes et de fitnas au point que cette donnée devienne un système permettant aux gouvernants de mieux assoir leur hégémonie et leur pouvoir totalitaire.

De loin, dans la nuit des temps, la mémoire collective a gardé enfoui dans le conscient et l'inconscient ce grand schisme qui a traversé l'Ifriqiya divisant à la fois l'espace tribal ainsi que celui urbain en deux clans farouchement ennemis, et se transmettant et accumulant génération après génération des inimitées anciennes et toujours renouvelées et mises à jour: il s'agit du "mythique" Sof[1] contre Sof ou rang contre rang le sof Youssef et le sof Chadded, Cette confrontation permanente dont on ne trouve nulle part les origines historiques fût habilement entretenue par les différentes "dynasties" levantines  qui ont succédé après près d'un siècle de prises ibéro-ottomanes à la suite de l'effondrement des Hafsides.

A mon avis la première esquisse  de l'état tunisien se concrétise avec La dynastie fondée par Omar abu Hafs Al Hintati de son vrai nom Amazigh Faska O'mzal Inti. Une dynastie qui s'installe pendant trois siècles et demi après plus d'un siècle de chaos et d'absence de pouvoir conséquence de l'invasion hilalienne. Une sorte de communion identitaire va s'installer entre ces princes Masmoudas originaires du haut atlas et les habitants d'une Ifriqiya en pleine mutation et métamorphose ethnique linguistique culturelle et spirituelle. C'est autour du rite sunnite malékite au prix d'une lutte farouche contre la minorité –Amazigh elle aussi- Ibâdite qui va être confiné dans les ilots du Neffoussa au sud est, de Jerba et des oasis de la province de castillia (Le zaab).   

 Est-ce le fait du hasard que l'effondrement des Hafsides corresponde à la fin du 15ème siècle ( La chute de Grenade, la decouverte des Amériques…)et le début de ce qui est convenu d'appeler les temps modernes? Mais là c'est une autre Histoire.
A suivre


[1] Il s'agit du terme Saf qui signifie rang (صَفْ), prononcé dialectalement Sof.

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