dimanche 10 octobre 2010

L'écrit à la recherche de soi: Des réformiste du XIXème au groupe Taht essour







Salem Bouhajeb


Les courants de pensée réformistes remontent au milieu du 19ème siècle avec les cheikhs issus de la Zitouna, parmi lesquels nous pouvons citer le poète Mahmoud Kabadou, (1812-1871) l’historien Ahmad Ibn Abi Dhiaf,(1804-1874) Mohammed Senoussi,(1850-1900) Mohamed Beyram El Khames(1840-1889) et Salem Bouhajeb (1827-1924). Ces personnalités avaient en commun une pensée réformiste active qui revendiquait d’assimiler de la civilisation occidentale les éléments compatibles avec la Chari’a.

Ce courant de pensée ainsi que l’apport de Khair-Eddine et la création de Sadiki semblaient arriver trop tard face à la banqueroute de l’état, l’aggravation des rapports entre l’état central, ses représentants et les sujets soumis aux exactions les plus injustes.

La colonisation venait précipiter l’état de dépendance du pays, son humiliation et la misère de la soumission des populations dont les chefs de résistance se sont trouvés isolés et seuls face à un envahisseur aux moyens techniques et matériels supérieurs à tout égard.

La rupture des élites, de la société et de l’arrière pays tribal et traditionnel, ne faisait qu’accentuer l’isolement des uns et des autres.

Les débuts de cassure de l’état de rupture des élites de la société, s’exprimera par la voix de l’association des anciens de Sadiki et de la Khaldounia dont l’objectif commun était la transformation des mentalités par la lutte contre l’ignorance.

Par ailleurs, c’est du creuset de la Zitouna que les tentatives des réformes vont tenter de s’exprimer à la fois sur le contenu des programme de la Grande mosquée que sur l’état de misère sociale des étudiants de cette institution.

La question de la langue arabe et de sa défense comme un élément d’identité face au colonialisme, fut le point de convergence des diverses tendances (Nationalistes, Oulémas Zeitouniens) afin de construire une plateforme à la fois politique et intellectuelle et artistique. C’est par la voix du cheikh M. Tahar ben Achour, présidant un congrès de cinq jours, affirmant « l’indépendance et l’essor de la Tunisie dans le domaine littéraire et l’aptitude de la langue arabe à s’adapter à la modernité »[1]

Un courant se développe par la création des associations littéraires et artistiques ainsi que l’action journalistique, afin de créer les forums d’un nationalisme tunisien à partir des éléments de son identité linguistique, religieuse malgré le fait que la pensée réformiste « puise ses référents dans la culture européenne ».Les élites de l’époques sont déchirées par leurs propres références et racines « archaïques » et les influences nées de l’école française, de sa culture ainsi que des influences venues de la renaissance proche orientale et égyptienne en particulier.

Ces contradictions vont traverser l’enceinte même de la Zitouna, c’est la jeune garde issue de cette institution symbolisée par Aboul Kacem Chabbi, Tahar Haddad qui allait prendre en charge un discours innovateur tant littéraire que social.

Conférences congrès et causeries se multipliaient créant parmi les élites une dynamique inédite qui visait la diffusion d’idées nouvelles. Les gens des lettres se sentaient interpelés par le devoir de faire face aux défis nés du fait colonial ainsi que de l’état de la société.

La conférence de Chabbi le 1er fevrier 1929 à la tribune des Anciens de Sadiki donnera lieu à l’une des plus virulentes controverses littéraires sur fond de rivalités politiques. La rencontre de Chebbi, Hlioui et Bachrouch au premier tiers du 20ème siècle, l’ascension du groupe Taht Essour, plus tard, avec A. Dou’aji, M. La’ribi, A.Karabaka, A. Laroui, M. S. M’hidi, H. L’abidi, M. Khrayef, M. Bourguiba, M. Marzouki, M.Bayrem Ettounsi, Z. A. Senoussi, A. Jendoubi, M. Ben Fedhila, A. Gherairi, l’essor de l’activité journalistique et littéraire donnera naissance aux courants créatifs et fondateurs tant par ce qui les rassemblait que par les divergences qui les secouaient, à un moment de l’histoire chargée de menaces, de misère sociales et d’incertitudes. Cette période demeure aussi bien par les écrits que par les prises de positions de ses protagonistes une référence dont est issue une grande partie de la littérature tunisienne contemporaine.

Ali Douaji

Dans ce microcosme de la société tunisienne des années 30, on a du mal à tracer les limites entre les divers genres d’écriture ou d’activités en rapport avec la production littéraire, journalistique, poétique aussi bien en langue « Fosha » que dialectale. Le ton de la dérision prenait et de la satire devenait une arme de combat de l’état colonial, de ses symboles et des ses alliés. C’est à partir des sources d’une certaine culture populaire irrévérencieuse que la presse de l’époque puisait ses ressources, pour vilipender toutes les formes d’injustice et d’humiliation dont était victime le peuple tunisien, Ezzahou de Haj Othman el Gharbi en est l’illustration, avec les poèmes d’un Abderrahman El Kefi un poète engagé, d’abord dans la mouvance communiste avant de rejoindre les rangs du Neo-Destour.

Ainsi la production littéraire de cette époque était fortement marqué le souffle de la révolte, l’engagement social avec les plus démunis, ce qui a favorisé l’éclosion d’un romain et d’une nouvelle qui traduit des aspirations populaires par la voix d’écrivains qui vivaient dans une certaine errance et marginalité.


[1] Rab’aa ben Achour : « l’évolution culturelle » p. 217 in Histoire générale de la Tunisie, époque contemporaine Tome 4.

samedi 9 octobre 2010

L'écrit dans les sociétés de l'oralité



Évoquer la notion de « littérature » dans la société tunisienne nous mène forcément à nous poser la question de « l’écrit » dans les sociétés de l’oralité de la sphère arabo-musulmane.

En effet, «l’écrit » et par voie de conséquence le « lu », socialement parlant, renvoi à trois champs de significations, d’abord le champ du sacré symbolisé par le Coran principalement et le hadith ainsi que de tout autre écrit s’y rapportant ou référant, tels les invocations et autres écrits soufis. Le second, dérivé du premier concerne les usages thérapeutiques ou fétichistes de « l’écrit » à bon ou mauvais escient que pratiquaient les guérisseurs et les ‘azzamas qui vont de l’acte symbolique de « l’ouverture du livre » (حَلآن الكتاب) pour diagnostiquer une détresse, malchance ou maladie et confectionner l’amulette (حجاب) appropriée, jusqu’aux pratiques de sorcellerie malveillante. Le troisième et le plus important sur le plan social, c’est l’acte notarié, celui par lequel sont fixées les relations de propriété, de mariages, de décès et d’héritage.

L’activité artistique humaine, dans la société orale, celle qui se rapporte à la poésie, la narration, la mythologie et les histoires du groupe sa généalogie et ses événements, sont consacrées dans le rituel de la communication orale et de sa transmission au cours des assemblées (ميعاد) des communautés rurales, ou bien dans les « forjas » de la « Halqa » des narrateurs et fdaouis des café urbains.

La quête du « savoir écrire et lire » était une sorte de privilège que ne pouvait s’offrir que ceux dont les moyens le permettaient, le passage par le Kouttab entre les mains du Meddeb, bien que encouragé par les préceptes du Hadiths, se limitait le plus souvent à l’acquisition des rudiments nécessaires à faire la prière, à déchiffrer ou à rédiger une « teskéré » et bien entendu à pouvoir déchiffrer et gérer les actes de famille.

La reproduction du système de diffusion de savoir était presque une spécialité familiale ou tribale, les enfants d’une Zaouïa أولاد زاوية، فقرة) qui se transmettaient la charge de l’enseignement. Quand à devenir notaire cela impliquait des sacrifices tels que seules les familles aisées pouvaient se les consentir.

Le savoir de l’érudition qu’assuraient les grandes institutions comme la Zitouna, était un privilège d’une caste de lettrés de père en fils, en majorité citadine et ayant des attaches solides avec les pouvoirs politique et religieux. C’est ainsi que des familles héritaient les charges de « Muftis », « Cadis », « Cheikh Islam » et cheikh de la Zitouna.

Dans ce contexte, la société avait les éléments de sa « culture » qu’elle se partageait selon des rituels traditionnels ancestraux, et les élites lettrées, religieuses et politiques avaient les leurs dans une sorte de rupture permanente.

Avec l’introduction des techniques de l’imprimerie et l’apparition des livres, il s’est crée dans les couches populaires des villes, des habitudes d’écoute collective d’un lecteur des livres les plus prisés tels les mil et une nuit, la sirat de ‘Antara Ibn Chaddad, Saif ubn dhi yazan, Ras el Ghoul ou Dat el Himma. Des maisons d’éditions se sont spécialisées dans l’impression des contes populaires ainsi que les images représentant des héros de ces histoires qu’ils vendaient à prix modique.

dimanche 3 octobre 2010

في خلوة البيت الداخلي


إن ساعة المناخ الطبيعي تلك التي توقع تداول الليل و النهار حسب تعاقب الفصول و المواسم الزراعية المتصلة بها، تعتبر الأقرب للساعة البيولوجية البشرية التي تنظم نسق حياة الإنسان بين فترات النوم و فترات العمل و الجهد و التعب و ساعات الاسترخاء للراحة و ساعات جمع الشمل والاجتماع للحديث و تبادل التجربة و الترويح عن النفس. و الإنسان اجتماعي بطبعه في حاجة مستمرة للحكاية و الحديث إنصاتا و سردا، لذلك سمت لدى المجتمعات الأسرية قواعد و آداب للإنصات و السماع إلى مرتبة رفيعة و أصبحت تشكل صفة تميزها عن غيرها، فكانت شجرة الحكمة الباوباب عند الأفارقة أو الميعاد عند أجدادنا أو سهرات تخزين القات عند اليمنيين أو جلسات التحادث مع تدخين الغليون لدى الهنود الحمر. و تبدأ لدى الأطفال الرحلة التلقينية التي ستمكنهم من اختراق مراحل طفولتهم ، بالتدرب و النشوء على هذه القواعد و الآداب صمتا و إصغاء و تلقيا للنصح و الكلام، أو بوجوب انصرافهم من مجلس الكبار لأن الحديث لا يعنيهم، و فيما بعد بتدريبهم على الحديث في حلقة الأعمام و الأخوال للتفكه بطريف كلام الصبا و الطفولة في حنين لذلك الزمن العذب. و هكذا يتأثث لبنة لبنة بيتهم الداخلي و يتبلور كيانهم انطلاقا مما سمعوه من الآباء و الأمهات، على نحو المثل الشعبي الذي يقول: من أدرك أباه فقد سمع ما قال جده . فتتصل حلقات التقاليد و تتسلسل الأنساب و الأجداد و تضل شجرة العادات خضراء بورقها ترتوي من سواقي الماء الحي الذي يسيل مع الأجيال دون انقطاع. و يكبر الصغار من أبناء جيلي في بداية الخمسينات، كما يكبر الأطفال في كل الدنيا على هذه الآداب وقد حماهم حسن الإنصات و السماع كما يحمي اللـِّبا الرضيع، في زمن لم يطله بعد التلوث الصوتي و لا تضخم عدد أجهزة البث الإذاعي. فكان التراكم الذي يحصل لنا من أصوات الباعة و الأغاني و أنشودات السنوات الأولى من الدراسة و حكايات حلقات باب منارة و الحلفاوين و سوق العصر - أن سمح لنا بها- يتعدل بصورة طبيعية، فلا يبقى منه إلا ما كان يمكن ترديده و إعادة سرده. هكذا تكونت ذائقة جيل مختلف عن الجيل السابق فالمدرسة الحديثة بدرجة أولى ثم الشارع سيأخذان حيزا وافرا في بناء كيانه. و مع تقدم الأعوام تشكلت لهذا الجيل باختلاف الجهات التي ينتمي إليها أفراده وظروفه الاجتماعية و المادية المتباينة، خلفية ثقافية متجانسة نسبيا، تعبر عنها ذائقة أدبية و فنية و مسرحية و موسيقية متسعة، هذا ما مكنه من اختراق الأنماط و الألوان براحة تامة. لقد كان شباب الستينات يتجول في العوالم الموسيقية التونسية و الشرقية و الغربية و المعاصرة، و المسرح الكلاسيكي و الطلائعي و السينما بمختلف مدارسها و الأدب العربي و الغربي دون مركبات . لم تكن هذه الثقافة و الفنون مسلطة عليه تفرضها أدوات الاتصال و الإعلام، بل كان يدفعه لاكتشافها فضول فكري و نهم معرفي و تنافس في الألمعية ولـَّدها لديه مدرسون و أساتذة تحول الكثير في أعين ذاك الجيل إلى آباء روحيين و مثال يُحتذى به . لقد كان هذا الجيل من كل التظاهرات الأدبية و المسرحية و الموسيقية: محاضرات طه حسين و نعيمة، مسرحيات رسين و موليار و شكسبير...كانت تكتظ به القاعات و دور الثقافة و المسارح و سهرات مهرجان الجاز الدولي بقرطاج...هذا الجيل الذي نهل من آداب الإنصات و السماع البدائية، ضل يكتمل صقل ما تراكم له من الزخم الفني و الثقافي في نوادي السينما و الشبيبة المدرسية على أيدي أساتذة الموسيقى و المسرح و الرسم، في ديناميكية قلما توفرت من قبل بذلك الكم و الكيف، كان فيها الإنصات و السماع أمرا ثابتا لا محيد عنه.

و اليوم و قد انحسر مجال حديث الأباء و الأجداد و هم في حالة من الاسترخاء و التقبل لمواصلة ربط حلقة «من أدرك أباه فقد سمع ما قال جده» و تراجع الميعاد الذي يجمع الشمل لتبادل التجربة، احتلت الشاشة محور المجمع العائلي المتقلص، و سيطرت الصور و الأصوات تحملها الأقمار و تلج البيوت دون استئذان، و استبدلت شبكة السرد و الرواية بشبكات التواصل الافتراضي و الهمس الصامت عبر الشاشات التي لا تتحمل الكلام المسموع . في زمن ارتفع فيه ضجيج الأشرطة و الكليبات بغير موجب و في غير محله، يغيب فيه الكيان المثبت للوجود و تهيمن قيم المظاهر الزائفة، ويحل العنف اللفظي العاجز محل « التي هي بالحسنى » نتساءل بكثير من الحيرة و القلق هل نحن حقا آباء أطفالنا أم هم أبناء المشهد التلفزي بكل فضاعاته و أهواله؟ من أين سيؤثثون بيتهم الداخلي و من أين لهم مكوناته؟

أحيانا تفاجئنا الصور التلفزية بلحظة من السحر والإمتاع فنجد وقتها حالة الاسترخاء الطبيعي لاستعادة موهبة السماع و يعود الوجدان لينبض عندما نعيش إنشادا صادقا فنغالب العبرة الخانقة كي لا نكون «ضعافا» : باجدوب و الصويري و السفياني أسماء خرافية في دنيا الآلة الأندلسية المغربية، عندما يجتمع ثلاثتهم و حولهم جوق متميز يصبح الإنشاد بمثابة قداس يأخذ بمجامع القلب و الروح و العقل، ذاك هو الحال و الوجد الذي يعيشه السبعة آلاف متفرج الذين غص بهم فضاء مهرجان الرباط و مثلهم الواقفين خارجه لنفاذ البقاع . ترتقي علاقة الإنصات و السماع بين باجدوب و الصويري و السفياني و الجوق المرافق لهم من جهة و الجمهور الحاضر في القاعة و خارجها، إلى نوع الحميمة التلقائية يأخذ كل طرف بقسطه: الإنشاد للثلاثي و العزف للجوق و الترديد للجمهور الهادئ المستمتع. أكيد أن هذا التكامل و الانسجام يعطي الفنان أجنحة يحلق بها إلى أرقى منازل العطاء و التألق. لم أقو على صد قشعريرة حزن ساعتها رغم ما كانت تغمرنا بها السهرة من مشاعر السعادة حين شعرت برفرفة طيف سي الطاهر غرسة و قلت في سري: من سيعيد بعدك لنوبات الحسين و الذيل و رمل المايه بريقها و رونقها أم سنعود لنهمهم بلوعة و أسى:

آه علـى مـا فـات *** نـاري لـهـا وقود

هيهـات هـيهـات *** زمـن مضى يعود.

vendredi 1 octobre 2010

محاورات في الشعر العكنسي الليبي (ميزان مسدس)ء


قال الشاعر عبد الله قادربوه المغربي:

ان جا يرتشق بالوشام العورجي

مملوك قرجي

شارب قزازات عند الخمرجي

***
ان جا يرتشق حلو تذبيل عينه

مردوع زينه

باشا ولد ترك جا في سنينه

تبختر حضر خش باب الجنينه

لقي سقط رنجي

تغيّظ ضرب ضيّع البخشونجي[1]
***

ان جا يرتشق بالوشام العروج

جوف الخلوج[2]

باشا رقي قصر عالي دروج

شارب قزازات ساكر ايموج

نده ع البرنجي[3]

استبطا رطن قال قت يااكنجي[4]
***

ان جا يرتشق بالوشام المرّدع

شكله امبدّع

مملوك ف اول تجاريد قدّع
حصانه ان جا بين خيله ايصدّع

فارس عكنجي

واخذ على لعب سوق الطرنجي

وقال الشاعر عبد السلام بوهديمه العريبي على نفس المنوال:

ان جا يرتشق بو سوالف ادلّن

غرنبه تفلّن

بوابير من وسط بوغاز حلّن
منه المشاطات بطلّن وكلّن

بنات الفرنجي

يميحن علي شكل شارب البنجي
***

ان جا يرتشق بو وشاما اخذيري

خزرة الطيري

بو خرص بو مزنقه بوشعيري[5]
مملوك حقّه جنيهات ليري

بن دور تنجي[6]

ذهب صاغ مدقوق م الصريفنجي[7]
***

ان جا يرتشق بو وشاما اسطار

نظيف الخصار

بوخرص بومزنقه بو سوار
باشا طلع من بوابير نار

عامل طرنجي

وراه الغفر ساحبين الطبنجي



[1] الجنايني

[2] الناقة التي فقدت حوارها

[3] الاول باللغة التركية

[4] قت (اذهب بالتركية) والكنجي (الثاني)

[5] مزنفة بوشعيري: شركة تسمى في الجنوب التونسي الشعيرية

[6] أربعة آلاف بالتركي

[7] الصرَّاف