dimanche 7 décembre 2014

Des Douirets à Kairouan!







On n'arrête pas d'apprendre! C'est au cours d'une discussion avec mon frère et un vieil ami que je n'ai pas vu depuis un certain temps, que j'ai eu connaissance de ces familles Douiret installées à Kairouan depuis cinq ou six générations. Des Douirets  parti du village natal pour un tas de raisons il y en a eu depuis longtemps au Jerid à Annaba, à Tunis ou ailleurs, certains revenaient d'autres avec le temps s'installaient soit en famille ou prenaient femmes de la région d'accueil et se fondaient dans le nouvel environnement social exploitant leur savoir faire agricole ou  en tant que négociants  et commerçant  ou d'un artisanat dont le marché leur était favorable.
            Les Boukhris, selon  un de leurs descendants, s'étaient illustrés dans la chaudronnerie en cuivre pour la fabrication chaudrons marmites bassines et autres ustensiles  de cuisine, de compléments d'armurerie divers ainsi que des ouvrages décoratif, de ferronnerie . Le nom boukhris(بوخريص) est très répandu en Tunisie, il y a même une rue portant ce nom dans le quartier du morkadh. Ce nom, composé du préfixe Bou dont la signification littérale est "Père", veut dire : celui qui porte ou qui a, et du terme Khris qui est le diminutif de Khors (خُرْص) qui signifie "boucle",le nom veut dire donc celui qui porte la boucle.
            Selon cet ami –un Boukhris- donc cette activité de chaudronnier, ses ancêtres la partageaient en association avec des familles de Juifs de Douiret. Dans les villages berbères il y a eu toujours des familles juives qui avaient leur temple pour y pratiquer leurs rituels religieux. On raconte qu'un des dignitaires Ibadhites s'est mis en colère une fois  avec ses "coreligionnaires " qui n'arrêtaient pas de dire à tout bout de champ: Oudayenna, oudayenouen, oudayennsen , ( Notr juif, votre juif, leur juif)en parlant des juifs des uns et des autres. Notre petite histoire a encore beaucoup de choses à nous apprendre. Jusqu'au début du XXème S. Les Boukhris ont continué avec les juifs de Douiret a faire usage de leur savoir faire non pas dans la fabrication mais dans la réparation et le brasage de tout ce qui est en cuivre, alors que leurs cousins de Kairouan ont prospéré dans le fameux souk Enn'has de la ville.
             Les Boukris de Kairouan bien qu'ils ne soient jamais retourné au village de leurs ancêtres, continuent d'avoir des liens avec leurs cousins ceux du village et ceux de Tunis. Je me suis promis de faire un saut à Kairouan avec l'ami pour rendre visite à ses cousins et savoir un peu plus sur l'histoire de leurs familles et la manière avec laquelle ils se sont fait adopter par la ville Aghlabite.

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