On achève bien les malades atteints d'Alzheimer!

Tunis, ville en péril

Nous avons vidé nos greniers, nous nous sommes disputés en héritiers ingrats toutes les belles et simples choses que nous ont léguées nos ancêtres.
Nous avons bazardé nos vieux manuscrits et actes notariés, aux antiquaires à quat sous.
Nous nous sommes soulagés sous cape et à la sauvette de nos bijoux sertis d’éclats de diamant, de vieil argent, et de verroterie de pacotille aux receleurs sans scrupules.
Nous avons exposé aux enchères au moins disant nos vieux couscoussiers, plats, 9ssa3 en cuivre et bois d’olivier.
Nous avons dispersé sans vergogne aux quatre vents les chemises de nuits en Karia, 3ambarguiz ou soie, les costumes de mariés de nos grand-mères.
Nous avons troqué les épées, les fusils à silex et les yatagans de nos grands pères résistants contre des babioles made in Taïwan.
Que vous reste-t-il ? Que nous reste-t-il bordel de merde ?
L’âme de nos villes serait-elle la dernière relique à bazarder après notre mémoire ?
Quel gâchis ! Quelle euthanasie ! On achève bien les malades d’Alzheimer que nous sommes devenus!!