C'est avec quelques jours de retard que je publie ce texte rédigé par mon cousin Outlaten Douiri et qui commémore les 80 ans de la rafle qu'a subie la communauté des douirets à la suite de la propagation parmi ces membres de la peste pulmonaire en 1929.
Dans la nuit du 30 au 31 Décembre 1929, les 50 maisons, supposément habités par des membres de la tribu des Douiret dans la médina de Tunis, sont cernées par les services de sûreté, appuyés par des militaires et accompagnés des services d’hygiène. 630 personnes, dont des femmes et des enfants, sont évacués en pleine nuit dans des camions et mis en quarantaine dans la nouvelle prison de Tunis, dont les occupants ordinaires sont évacués pour les besoins de la cause !
Pourquoi ?
Je vous laisse le soin de découvrir toute l’histoire à travers des extraits de différentes sources et d’en tirer les conclusions…
La quarantaine est une pratique médicale ancienne. D’ordinaire, on isole toute la population d’une région, ville, village ou quartier touchée par l’épidémie, sans égard aux différentes origines ethniques ou religieuses de cette population. Pour être équitables, les autorités de l’époque auraient dû prendre la décision de mettre en quarantaine toute la population qui habitait le quartier de Hafsia – Rue du Pacha.
Devant l’indignation de quelques journalistes français, le Ministre des affaires étrangères dans une lettre au Résident général de la France à Tunis émettait quelques réserves sur les mesures prises, s’étonnant que la maladie ait sévit seulement parmi les membres de la tribu des Douiret, alors que ceux-ci vivent très dispersés dans la ville. Il craignait que ceux-ci aient été pris comme boucs émissaires.
C’est au tour de la grande artillerie française en Tunisie de riposter, ainsi Charles Nicolle (Prix Nobel en 1928) ne ménageait pas ses efforts pour défendre les mesures prises.
Le drame s’est amplifié par la propagation de l’épidémie à Haf Ouled hamed (région de Ras El Oued) où on a déploré 8 morts et une quarantaine de 3 mois.
La rumeur, les médias et les chansonniers à deux sous (comme Habiba M’Sika et sa chanson citée au titre de l’article) ont achevé la tragédie initié par les médecins et les responsables politiques.
Enfin, j’ose espérer que ceci nous servira à apprécier la chance de vivre notre époque et de méditer sur les valeurs universelles de tolérance, de compassion et de solidarité et d’être vigilants pour que ceci ne se reproduira plus.
A la mémoire de tous ceux qui ont souffert à cause de leur appartenance ethnique, célébrons, chacun à sa manière, la journée du souvenir et de la tolérance le 30 Décembre 2009 qui sera le 80eme anniversaire de la grande rafle des Douirets.
Bilan final de l’épidémie :
Cas de peste ayant débuté en ville : 47
Cas de peste ayant débuté dans les lazarets : 18
Contacts isolés à la Rabta : 247
Contacts isolés à la prison civile : 630
Nombre de morts : 61
Nombre de guéris : 4
Bilan final à Haf Ouled Hamed :
Chiffre de la population isolée : 62 individus
Nombre de morts : 8
Nombre de guéris : 2
suite de l'histoirer:Ici http://douiret.blogspot.com
dimanche 3 janvier 2010
يا محرك عندكش دويري؟ Chroniques d’une peste ethnique
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1 commentaire:
تحية طيبة سيدي علي
في البداية وعاد الدر الى معدنه! نشاءلله بالهناءوالسعادة و الرفاه للعروسين وانشاءلله دامزار!
وشكرا على هذا الموضوع الذي أثرته، و هو يعطي صورة عن ماعاناه الاجداد و الأهل في تلك الفترة الحالكة من تاريخنا خاصة ماصاحب ذلك من عسف والله لا يعيد تلك الايام القاتمة . وما زاد الطين بلة...(أنظر ماكتبه سي الماطري) إن كل ذلك قامو به باسم العلم أو قل الجهل و لا تعليق على حبيبة مبهذلة سي الحبيب فهي الجهل بعينه ثم حتى أختم لا أدري لماذا هذه الصورة أعادت الى ذهني ما عناه اليهود في أوروبا بعد ذلك بـ10 سنوات...
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