II-/ Les poussées impérialistes.
La lecture simpliste du processus colonial, réduit le fait colonial à une promenade (expédition) militaire visant à sécuriser les intérêts de
L’aspect juridique du régime du protectorat en effet offrait aux forces capitalistes de l’époque un véritable paradis d’impunité vis-à-vis des lois de la république, la pression qu’ils ont exercé pour précipiter l’invasion de
L’agressivité politico-économique des milieux d’affaires français d’Algérie a constitué le fer de lance de l’expansion impérialiste en Tunisie, l’aboutissement de la création de
C’est dans le cadre tout à fait nouveau et inédit (exception faite du Tonkin) du protectorat que la collusion entre les milieux d’affaires et des militaires allait se traduire par la création de ce mode de gestion et de direction d’entreprise capitaliste et coloniale en contradiction avec le principe même des fondements et de l’éthique du capitalisme. Les exposés de motifs et les justifications philosophiques de l’expansion coloniale de
La mission civilisatrice de
Il y a lieu de souligner l’appui apporté par les courants cléricaux aussi bien les protestants des finances, que ceux de l’archevêché d’Alger dirigée par le primat d’Afrique le cardinal Lavigerie (dont la statue a été inaugurée par Lucien Saint en 1925 à Bab Bhar) à cette expansion coloniale et capitaliste.
Le système clientéliste mis en place va en effet subordonner le politique aux barons de la finance, de l’industrie et des grands colons qui ont supplanté l’aristocratie foncière locale qui continue à briller par son absentéisme, et soumettre les « sujets » tunisiens à un statut encore plus dégradé qu’il ne l’était sous le pouvoir beylical. Seuls, échappaient –relativement- à cette « humiliation », les artisans, notables et petits commerçants des grandes villes, dont les activités traditionnelles n’allaient tarder à subir de plein fouet l’importation massives de produits manufacturés d’Europe.
De par sa taille et sa domination tant régionale que tout le long du tracé de la ligne Gafsa- Sfax,
Les hommes qui peinaient dans les fonds étaient reclus dans des baraquement de fortune alors que la compagnie traçait les villes de Philippe Thomas (Metlaoui) Moulares (Oum Laâraïess) et Redeyef à l’image des villages de Meurthe et Moselle avec église, mairie, square, kiosque et place pour le bal du 14 juillet. Les « Indigènes » elle n’en avait pas à se soucier !!
La mémoire collective des ouled Maâmmer, bouyahya, abid, Shim, ennasser, slama et autres jeridya a gardé des complaintes et des poèmes émouvants retraçants l’expérience mal vécu des damous et de la perte de leurs traditions, fierté et presque de leur honneur.
J’ai eu à recueillir auprès de plusieurs vieux mineurs des témoignages poignants, des poèmes et des chansons qu’ils ont recueillis eux même auprès de leurs aînés. La perte d’une certaine vision de la vie et des valeurs ne pouvait être compensée par les « quat sous » qu’ils percevaient en contre partie de leur âme.
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