III-/ Le développement à petite vitesse
(Peu importe mon radotage le vin est tiré il faut le boire !!)
Bien que la question mérite un développement plus long je vais l’abréger à cette dernière partie, car cela à l’air d’être un combat de Don quichotte.
La doctrine qui a prévalu dans le pacte colonial telle que formulée par Paul Leroy Beaulieu Administrateur de
Ainsi,
Soixante années de « bonne » habitudes juteuses, vous imaginez que ça ne laisse pas de trace
Abdallah Laroui décrit les mouvements de libération nationale du Maghreb comme une « Siba » généralisée, j’en ai parlé dans mes notes sur le Taflig. Certains ténors du parti du néo Destour ne s’offusquaient pas lors de leurs discours démagogique de parler en termes crus de partage de butin dès que
Outre les largesses octroyées aux résistants et la plupart aux pseudos résistants sous forme de fermes et fermettes de colons italiens ou français de la vallée de la mejerda ou les domaines céréaliers(dont les plus grands bénéficiaires étaient les sahéliens et les supporters du clan « bourguibiste » contre les youssefistes), ou pour le menu fretin les licences de louages, les permis de transport , le principe de la razzias du nouvel état s’est étendu aux compagnies minières dont
C’est ainsi que les valeurs travail, labeur et « sueur » furent dévalorisé au profit de l’esprit de « planque » dans la fonction publique le fameux clou enfoncé dans le mur (Mousmar Fi 7it), les fonctions d’uniformes (Police, Armée Douanes) chères aux clans et tribus Makhzen.
L’administration et les entreprises nationalisées se trouvèrent chargées par une pléthore de salariés sans compétences ni justificatifs d’organigramme : la pratique du clientélisme s’institutionnalise. Le piston, les liens de parenté, les bras longs du clan sahélien fait ravage. Des tisserands deviennent du jour au lendemain des maraîchers ou des fermiers ou des éleveurs de vaches laitières ; des pasteurs de camélidés deviennent des agriculteurs dans des périmètres irrigués etc. Lors de l’évacuation de l’armée française des casernes Saussier (Gorjani) et de
Entre enjeux politiques, syndicaux, clientélistes du pouvoir central et local, les privilèges que s’octroyaient les uns et les autres des miettes que leur balançait
Le passage de l’exploitation souterraine des gisements s’est fait au détriment des habitants du bassin : « Les vieux à la retraite et les jeunes allez vous faire voir ailleurs. » Les jeunes diplômés n’ont qu’à aller chercher dans les régions côtières celles qui ont eu la chance de voir les retombées des fruits de la croissance, les zone pourvoyeuses de richesses phosphatières ou pétrolières continueront à être à la traîne du train du développement, à vivoter de petites contrebandes -déstabilisatrices des mécanismes du commerce « légal »- et commerce de carburant et de devises sur les bas côtés des routes du sud.
Une part importante de non dit persiste dans les motivations profondes des choix des dirigeants de la plus puissante compagnie (GCT) du pays quand à ses choix aussi bien régionaux que de sa mission stratégique industrielle et nationale, d’une part et de la perspective à long terme de l’après phosphate, d’autre part.
Cette doctrine a fonctionné tout au long de l’histoire de
Allégeance ou dissidence ? عينبك فيك شاهد الله عليك...
Le discours politique une fois décodé, distillé et libéré de sa gangue de bois massif se retrouve dans les schèmes classiques qui ont prévalu des siècles durant. Qu’il soit celui de l’ensemble dominant ou des fractions opposantes cela n’a pas d’incidences qualitatives majeures. Le jeu du moi et de l’autre est toujours décisif.
Le citoyen (sujet) n’a guère de choix, l’alternative c’est d’être « avec moi » ou « contre moi ».
Une variante conjoncturelle peut intervenir et se traduit par le dicton populaire : «الدنيا بونتوات و مزيايا » ce qui donne : « La vie est faite de rancoeurs et de fleurs (services rendus) ». A cet égard les gens raisonnables ne devrait pas se faire des ennemis aux bras longs….Et surtout de faire tout ce qui est en leur pouvoir pour leurs faire plein de bouquets de fleurs.
Les gens habitués aux arcanes du pouvoir savent très bien qu’une grosse légume ne rends service à quelqu’un, qu’en évaluant l’intérêt en retour de ce quelqu’un : « .لاش يصلحلنا ».
Ceux qui s’égosillent à réclamer leur droit à la différence ne saisissent pas qu’ils n’ont d’autre alternative que les voies obséquieuses de l’allégeance ou les maquis hasardeux de la dissidence.
Et comme l’allégeance sous entend le parti pris du "OUI, OUI," il est inutile de s’encombrer de l’excès de bagage de la matière grise, car les fâcheuses habitudes de faire appel à cette matière risquent de troubler l’harmonie du chant à l’unisson et de créer des dissonances qui ne sont guère appréciées.
Quand aux maquis de la dissidence, ils sont semés de ronces et d’orties vaut mieux être bien immunisé face à ces éléments qui somme toute peuvent affamer, c’est un fait, mais ne risquent pas de tuer, par contre, ils ont l’avantage de permettre aux gens qui en font le libre choix, de garder l’excès de bagage de la matière grise, des fois qu’elle pourrait servir.
* Histoire d'une grande entreprise coloniale: La compagnie des phosphates et du chemin de fer de Gafsa 1897-1930 (Publication de la faculté des lettres de la Manouba).
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