Ces instants extraordinaires on en a rêvé des années et des années, notre rêve était beaucoup, beaucoup en de ça de ce qui se réalise jour après jours. Nous en avions rêvé à peine sorti de l’enfance au début de l’indépendance, un certain 1èr juin…
Nous en avions rêvé adolescents un certain été 61 lors de la bataille de Bizerte…
Nous en avions rêvé alors que nous étions naïfs et crédule à la promesse d’un socialisme bien de chez nous….
Nous en avions rêvé un certain février 72 avec nos amis se battant pour l’autonomie de l’UGET…
Nous en avions rêvé en 76, 84, 87……Mais à chaque fois notre réveil devenait de plus en plus dur à vivre, et notre capacité au rêve de plus en plus indigente….
Nous en avions rêvé dans les moments les plus difficiles et des moments de joie illusoire au point de ne plus croire ni aux rêves ni au moindre espoir de jours meilleurs.
Mes pensées attristées en ces moments de jubilation extrême vont à des compagnes et compagnons de cette longue marche des années de la vie..
A mon frère et ami de la petite enfance Tahar....
A Fatma mon premier amour, emportée par un cancer en quelques semaines…
A Yamina ma première femme compagne de vie et de lutte…
A Radhia la mère de mes filles, qui nous a quitté subitement en 2002
A mes amis de France Chokri Bendamir, Habib Daghari (Dag) Benedetto Manacorda (Ben)…
A Ahmed Nen Othman fauché par un chauffard à Rabat…
A Noureddine Ben Khedher…L’enfant de Hamma
A Âm khemais (Mouldi Zallila)….Le poète de la classe ouvrière
A Hamadi Lâajimi…le compagnon de chant du groupe Imazighen et du Khoumassi…
A tous les anonymes que nous avons côtoyés lors des manifs et des marches pour la dignité et la liberté qui n’ont pas eu la chance de partager avec nous ces jours mémorables, une pensée affectueuse.
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